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Elu maire de Vigneux-sur-Seine (Essonne) en 2001, Serge Poinsot, a démissionné de son mandat. Son remplacement s’est décidé au conseil municipal le 13 octobre dernier. Dans sa lettre de démission, il avait expliqué qu’il avait besoin de se concentrer sur sa défense, pour que l’affaire n’ait pas d’impact sur les services municipaux et les administrés.
Trois chefs d’accusation sur le dos
L’Essonne compte près de 30.000 habitants. Durant son mandat, Serge Poinsot a occupé la fonction de préfet délégué à la sûreté des aéroports de Roissy et du Bourget (2012 et 2014). Entre 2014 et 2016, il dirigeait le Conseil national des activités privées en sécurité (Cnaps). Cette institution avait pour mission de délivrer des agréments dans ce secteur. Les soupçons de corruption pesant sur l’ancien maire de l’Essonne concernent les faits qui se sont déroulés durant ses deux périodes. Mis en examen en janvier et en fin juillet 2016, il a vite été placé en détention provisoire. Ses trois chefs d’inculpation sont : la corruption par personne investie d’un mandat électif, blanchiment de fraude fiscale et corruption passive à titre habituel. La juge d’instruction parisienne qui est en charge de cette affaire depuis 2015 l’a héritée du parquet d’Evry qui avait ouvert l’enquête.
L’enquête se poursuit
Ces soupçons ne se limitent pas à Serge Poinsot. D’autres élus et ex-élus de banlieue parisienne ont aussi été touchés par cette affaire. Tout a commencé avec une enquête ouverte sur le train de vie du préfet Alain Gardère, un proche de la droite. Les investigations ont abouti à la découverte de liens entre le promoteur immobilier bien connu, Antonio de Sousa, qui dirige la société France Pierre, et le préfet. À l’issue des interrogatoires, le promoteur immobilier a également été mis en examen au mois de juillet 2016.
D’autres personnes concernées par les mêmes faits
En dehors de Serge Poinsot, Antonio de Sousa, quelques autres personnalités ont aussi été impliquées dans cette enquête pour corruption. Au total, il s’agit de huit individus, dont le préfet et son directeur de cabinet au Cnaps, Jean-François Oneto – maire LR d’Ozoir-la-Ferrière (en Seine-et-Marne). Ce dernier a été mis en examen au mois de janvier 2017. Il était sous le coup de plusieurs chefs d’inculpation, dont recel d’abus de biens sociaux, détournements de fonds publics, prise illégale d’intérêts et corruption passive.